Je veux demeurer éternellement ivre sur cette véranda
Qu’à la seule observation du paysage je m’apaise
Plus de bouteille de gaz, plus de pensées
Plus de voyages ; Plus de flouze
Tunis, Sfax, la Mer, le Désert,
Et la France mon cercueil,
Tout ça, osef
Il n’y a plus que ce tableau,
Mon tableau qui se meut lentement
Dans l’entassement de villas au semblant de châteaux
Entre deux vétuste borj surplombé de palmiers
L’un encore habité et l’autre totalement désolé
Et mes yeux grands ouverts,
Sur ce crépuscule qui ne se termine pas
Succession de couleur qui se reflètent sur les nuages
Absorbé par la lumière qui s’estompe en danse
Et la silhouette des créatures vespérales
Cheveux en bataille qui frôlent le vent
Corps vêtu de plumes et d’une cuirasse d’écailles
A l’allure gigantesque d’un titan végétal
Viens le chant des oiseaux qui annonce le soir
Couplé à la superposition d’appels de muezzins
Résonnent comme un mantra bodhisattva
Symphonie de songe, pour une nuit d’hiver
Et puis cette brise trompeuse
Prise de froid par l’absence du soleil
Suggère la désagréable sensation frisquette
Mais je reste inexorablement médusé,
Cela vaut bien le prix de cette paix
Là, assis, je contemple sans un mot malgré moi
Qui aimerais partager ce moment avec tous
Seulement mes murmures à peine sensible
Ne peuvent exprimer mon salut à cet instant
Car je veux demeurer éternellement ivre sur cette véranda
2016
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